Focus sur Kütu

Le collectif clermontois Kütu Folk Records est l’invité d’honneur des Trans Musicales cette année. Carte blanche de cinq soirées à l’Aire Libre pour ce label qui coud ses pochettes de disques à la main, ses dix groupes et vingt-huit musiciens venus de tous horizons.

Bertrand Blanchard de Pastry Case et Alexandre Rochon de The Delano Orchestra. Les deux artistes clermontois se consacrent à plein temps au label Kütu Folk Records — photo Marielle Bastide

Alexandre Rochon de The Delano Orchestra (à gauche) et Bertrand Blanchard de Pastry Case. Les deux artistes clermontois se consacrent à plein temps au label Kütu Folk Records — photo Marielle Bastide

Le temps où Clermont-Ferrand n’évoquait que le gris avec Michelin, le jaune et le bleu avec l’ASM est bien loin. La cité auvergnate prend d’autres couleurs grâce à un dynamisme culturel surprenant. Entre deux pauses clopes, Alexandre Rochon et Bertrand Blanchard s’activent sur les toits de la Pépinière de mai. La structure d’aide à la création musicale, lancée par la Coopérative de Mai, emblématique salle de concert dont la réputation a largement dépassé les frontières régionales, accueille le label Kütu Folk Records et ses machines à coudre depuis 2008. Cette dernière n’a jamais été aussi sollicitée. Il faut en effet terminer les 7000 livrets présentant la venue du label aux Trans Musicales. Des brochures cousues main, comme toutes les pochettes d’album du collectif.

 L’expérience bretonne est inédite et demande une organisation exceptionnelle pour le tout jeune label (cinq ans seulement !). Dix groupes investiront l’Aire Libre durant cinq soirées. Il y a les Clermontois de The Delano Orchestra, St Augustine, Zak Laughed, Dempster Highway, Garciaphone, Pastry Case, les camarades normands de Kim Novak et les copains canadiens Soso et Evening Hyms et l’Américain Hospital Ships. « C’est l’occasion pour nous de se retrouver sur scène, car ça n’arrive pas si souvent », se réjouit Alexandre Rochon, de The Delano Orchestra. Et bien sûr de profiter de l’exposition artistique et médiatique que peut apporter un festival comme les Trans Musicales — inutile de rappeler tous les artistes révélés à Rennes en trente-trois années de bons et loyaux services.

« Ce sera avant tout un joli moment artistique mais c’est sûr que c’est une exposition comme on n’en a jamais eue. Nous avons grandi tranquillement, c’est un peu la consécration de notre travail depuis cinq ans », souligne le songwriter. La consécration avec cette carte blanche, ce ticket donné par Jean-Louis Brossard, lors du festival Rock en Seine, cet été. « J’ai su que le projet se ferait quand nous nous sommes serré la main », se souvient le programmateur des Trans. « J’avais envie de mettre en avant un label indépendant. J’aime ce qui s’en dégage : la camaraderie, la rencontre entre les artistes », ajoute-t-il. Et l’idée d’éclectisme, malgré un nom réducteur. Du post-rock au hip-hop, Kütu Folk Records promet de belles découvertes. Quoi de plus naturel que de les présenter aux Trans, finalement ?

Site Internet : www.kutufolk.com
Du 30 novembre au 3 décembre 2011 à Saint-Jacques-de-la-Lande (L’Aire Libre). Liste des concerts sur cette page.
À retrouver dans la série : Transmusicales 2011
Marielle Bastide