Du 19 novembre au 6 décembre en Côtes-d’Armor, la 20e édition de Paroles d’Hiver célèbre les arts de l’oralité sous toutes ses formes : conte, chanson, théâtre, mais aussi expositions et cinéma. Voici quelques conseils pour remplir son agenda…
Paroles d’Hiver 2009 sera le dernier festival organisé par l’ODDC 22… et le premier porté par l’ADCA. Entre les premiers communiqués de presse et la sortie du programme définitif, les deux logos se sont croisés, et les directeurs des deux structures se partagent l’éditorial de la plaquette. Début octobre en effet, l’Office départemental de développement culturel des Côtes-d’Armor (ODDC 22), en fusionnant avec l’Association pour le développement de la musique et de la danse (ADDM 22), a donné naissance à l’Association de développement culturel et artistique des Côtes-d’Armor. Nous aurons l’occasion de reparler ici des implications de cette évolution structurelle. Contentons-nous pour l’instant de l’aspect pratique : il n’est plus besoin que d’un seul sigle pour désigner le bras agissant de la politique culturelle du conseil général.
Paroles d’Hiver 2009 sera aussi la vingtième édition de ce festival des arts de la parole. Et comme à l’habitude, le programme est riche, abordant tous les aspects de l’oralité : conte bien sûr, mais aussi chanson et théâtre, et même cinéma et expositions. Pour un tel anniversaire, on s’attendait à un grand événement central, comme le festival l’a fait plusieurs fois à Saint-Brieuc (très bon souvenir d’une invasion belge du musée, avec reconstitution d’un bar et décor ad hoc). Las, la ville-centre a retiré sans vraiment l’expliquer son soutien à Paroles d’Hiver : excepté une date au centre social de la Croix-Lambert, pas de spectacle à Saint-Brieuc cette année.
Mais que l’on se rassure : comme dans les grandes familles, lorsque l’on n’arrive pas à réunir tout le monde au même endroit au même moment, on privilégie les petites réunions plus intimes. Paroles d’Hiver 2009 tournera donc autour de Saint-Brieuc (l’agglomération, elle, soutient le festival) tout en essaimant dans le Trégor-Goëlo, le pays de Dinan et, dans une moindre mesure, le sud du département. La plupart des spectacles étant donnés plusieurs fois, comme une bonne recette que l’on fait circuler, le menu sera copieux pour tout le monde, et l’ensemble de la famille devrait y trouver son compte.
Pour notre part, nous avouons un faible pour le caustique Ronan Tablantec, qui proposera des balades « bavardes » (on peut lui faire confiance sur ce point : lire l’entretien [1] qu’il nous avait accordé en 2008) de la Baie de Saint-Brieuc au départ de la Maison de la Baie, à Hillion ; pour le petit film d’animation Le Rire du roi d’Achille Grimaud, dont on pourra voir également le moyen métrage N°1 oblige ; et pour le chaleureux chanteur italien Gianmaria Testa, qui se produira en solo.
Parmi les 75 représentations qui se tiendront dans 50 communes, on prêtera également, et en toute subjectivité, un œil et une oreille attentifs à l’Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine (ANPU) de Laurent Petit, qui sondera l’agglomération briochine ; à la programmation Belles et rebelles regroupant une performance (I Have a Dream), une conférence dansée (Je baise les yeux) et une pièce de théâtre (Women 68, même pas mort) ; aux deux trilogies, celle de Pépito Matéo (Urgence, Parloir et Dernier rappel) et celle de la Compagnie Hors cadre (Récits de table, Récits de bain, Récits de lit) ; aux Contes dits du bout des doigts, dits à la fois en langue des signes française et à voix haute par Les Compagnons de Pierre Ménard (textes de Grimm et Pierre Gripari) ; et au Zéhéro d’Ibrahima Bah, qui tente de revenir dans une Guinée dont le dictateur est mort, mais dont les idées sont toujours bien présentes…