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Tanguy Viel, dans l’œil du malin

L’écrivain brestois Tanguy Viel est en résidence au Triangle à Rennes pour la saison 2008/2009. Ateliers d’écriture, feuilleton littéraire et performances poétiques sont au sommaire de ces interventions. La prochaine (le 14 décembre) consiste à entrecroiser lectures de son roman Cinéma et extraits du film de Joseph Mankiewicz, Le Limier, dont les héros sont aussi ceux du roman.

Le prochain roman de Tanguy Viel, Paris-Brest, paraîtra en janvier 2009. Comme les quatre précédents (Le Black Note, Cinéma, L’Absolue perfection du crime, Insoupçonnable), il est publié aux mythiques Éditions de Minuit. Il n’y sera pas question de cinéma, de jazz ou de casse. Tanguy Viel aime le septième art c’est sûr, mais aussi le roman noir, le Nouveau Roman, Joseph Conrad, etc. Il ne faudrait donc pas le restreindre à son rapport au cinéma même si dans le cadre de cette résidence d’écriture au Triangle c’est prépondérant. Le feuilleton qu’il délivre chaque mois s’intitule Top Ten et il met en scène les tribulations d’un critique de cinéma acharné à établir la liste de ses dix films préférés de l’Histoire.

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Tanguy Viel (photo Christophe Le Dévéhat)

Le 2e épisode fut dévoilé publiquement le 14 octobre lors d’un dîner poétique en compagnie de l’écrivain et critique Stéphane Bouquet. Une séance qui laissa quelque peu sur sa faim comme si Tanguy Viel n’avait pas trouvé le ton de ce récit qui prend pourtant en haleine à la lecture. Comme c’est le cas de Cinéma, inspiré du film de Joseph Mankiewicz, Le Limier. Certes, il faut parfois effectuer un travelling arrière et relire les longues phrases de ce livre court pour s’imprégner pleinement du sens. Un rythme hypnotique, une fausse écriture automatique qui ouvre vers une sorte de description parlée d’un film où l’on imagine parfaitement les plans. Sans qu’il soit nécessaire d’avoir vu au préalable le long-métrage.

Tanguy Viel n’est ni un critique, ni un analyste de films, mais il possède une manière unique de les raconter. À la lecture de Cinéma, on se prend à rêver qu’il publie d’autres opus où il nous conterait Angie Dickinson sur le balcon de l’hôtel dans Rio Bravo, l’énigme Rosebud de Citizen Kane ou l’ouverture de La Soif du Mal d’Orson Welles. Pourvu qu’il transforme l’essai du Limier sur le plateau.