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The Hives : avec eux le déluge

Dernière date estivale française de ces Suédois costumés explosifs qui redonnent ses lettres de noblesse au rock’n’roll basique et rapide. Aux Vieilles Charrues, les têtes d’affiche n’ont qu’à bien se tenir, The Hives est prêt à leur voler la vedette.

The Hives — Photo Cristin Durning

The Hives — Photo Cristin Durning

On a cru ne jamais y arriver ce samedi 31 mai au festival des Papillons de Nuit, dans le sud-Manche à une quinzaine de kilomètres d’Avranches. Des trombes d’eau tout au long du trajet et des coulées de boue qui traversent les routes. Si ça continue, on n’est pas prêts de les voir, The Hives, ou alors transformés en éponge. Mais surprise, un micro-climat survole Saint-Laurent-de-Cuves, le village où se déroule depuis 2001 l’un des premiers festivals de « l’été ». L’un des plus importants aussi avec une capacité de 20 000 spectateurs quotidiens dans l’immense champ qui accueille la manifestation. Deux grandes scènes se côtoient où les groupes se produisent en alternance, une autre plus petite est éloignée dans un espace adjacent. L’ambiance est bon enfant, professionnelle, sans escouade de stagiaires stressé(e)s. C’est une bénévole avenante (« une collègue instit » me confie mon pote) qui nous délivre les sésames.

Pete Doherty et ses Babyshambles devaient mettre le feu à la soirée. Ils s’arrachent péniblement pendant 3/4 d’heure (au lieu du double prévu), où ils captent difficilement l’attention pendant 15 minutes. Les BB Brunes leur succèdent et se taillent un franc succès. Dans leur style (rock en français pour ados) c’est carré, efficace, bien fait. Lorsque The Hives déboule sur scène, on entre aussitôt dans une autre dimension. Costards cintrés noirs, cols à liserés blancs, cravates rayées, pompes immaculées, on se croirait revenus dans les années 50. Le chanteur s’empare du micro et ne cesse d’haranguer la foule en français : « Nous sommes les Hives, le meilleur groupe de rock’n’roll du monde ! » Pour qui il se prend le blondinet ? Et pourtant, les premières notes envoyées, on ne peut que l’approuver. 1h15 durant, le quintette suédois délivre une rafale de hits à l’énergie dévastatrice.

Deux guitares, une basse, une batterie et un feu follet chanteur qui se sont formés en 1993 mais qui n’ont que quatre vrais albums à leur actif : Barely Legal (1997), Veni Vidi Vicious (1999), Tyrannosaurus Hives (2004) et The Black and White Album (2007). Les références ne sont jamais loin, sous formes de jeux de mots ou de surnoms (Howlin’ pour le chanteur, Destruction pour le bassiste, Dangerous pour le batteur…). Certaines attitudes du leader (en arrêt, les mains sur les hanches) évoquent Mick Jagger, la gestuelle et le jeu incisif d’un des guitaristes rappellent Wilko Johnson (ex-Doctor Feelgood), leur vitesse d’enchaînement des morceaux réveillent les Ramones… mais il n’est jamais question de pâles copies. Juste des citations qui à l’évidence provoqueront des émules parmi l’impressionnante marée humaine qui leur fit une ovation ce soir-là.

En concert le 20 juillet à Carhaix (festival des Vieilles Charrues [1], 0820 890 066).
Site internet : www.thehivesbroadcastingservice.com [2]
À retrouver dans la série : Vieilles Charrues 2008